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FAQ

Que­sti­ons géné­ra­les sur SLEEP­ex­pert

SLEEP­ex­pert est une adap­t­ati­on de la thé­ra­pie cognitivo-comportementale pour l’insomnie (TCC‑I) desti­née au quo­ti­di­en cli­ni­que. Il per­met aux pro­fes­si­on­nels de san­té, à l’aide d’un manu­el struc­tu­ré et pra­tique, d’accompagner les patient·e·s dans l’amélioration auto­no­me de leur som­meil.
SLEEP­ex­pert se réfè­re à deux pro­ces­sus fon­da­men­taux de la régu­la­ti­on du som­meil : un pro­ces­sus dépen­dant du com­porte­ment veille-sommeil (homé­o­sta­tique) et un pro­ces­sus lié au ryth­me cir­ca­di­en (ryth­me sur 24h). Une pha­se d’éveil suf­fi­sam­ment longue est néces­saire pour accu­mu­ler une pres­si­on de som­meil adé­qua­te favo­ri­sant l’endormissement. Ce pro­ces­sus est faci­li­té par une dimi­nu­tion en fin de soi­rée du signal d’éveil lié à la cycli­ci­té cir­ca­di­en­ne (relâ­che­ment de la pha­se d’éveil en soi­rée, pré­pa­ra­ti­on au som­meil). En fin de nuit et au petit matin, tou­jours en lien avec le ryth­me cir­ca­di­en, un signal de som­meil prend le relais et favo­ri­se un som­meil pro­lon­gé (pha­se de main­ti­en du som­meil). Un som­meil sain résul­te donc de l’interaction ent­re ces deux pro­ces­sus, néces­si­tant une pres­si­on de som­meil suf­fi­san­te aju­s­tée à la pha­se cir­ca­di­en­ne appro­priée.
L’Indice de Sévé­ri­té de l’Insomnie (ISI) est un que­sti­on­n­aire pou­vant être rem­pli par les patient·e·s en quel­ques minu­tes et per­met­tant d’évaluer la sévé­ri­té des trou­bles de l’insomnie. En cli­ni­que, un score total ≥ 8 ori­en­te sur un trou­ble de l’insomnie. En rai­son des droits d’auteur, ce que­sti­on­n­aire ne peut pas être mis à dis­po­si­ti­on ici. Pour plus d’informations, veuil­lez cont­ac­ter contact@sleepexpert.ch.
SLEEP­ex­pert appli­que volon­tai­re­ment des critères d’exclusion mini­maux ; en par­ti­cu­lier, la pré­sence d’une mala­die con­co­mi­tan­te spé­ci­fi­que ne con­sti­tue pas un critère d’exclusion. Pour par­ti­ci­per au pro­gram­me, les trou­bles liés à l’insomnie doi­vent per­si­ster indé­pen­dam­ment (au moins en par­tie) d’une aut­re mala­die aiguë ou d’une con­som­ma­ti­on de sub­stances, ou pré­sen­ter une sévé­ri­té importan­te qui ne peut être entiè­re­ment expli­quée par un aut­re pro­blè­me de san­té.

Les critères dia­gno­sti­ques du trou­ble de l’insomnie, selon le Dia­gno­stic and Sta­tis­ti­cal Manu­al of Men­tal Dis­or­ders, 5e édi­ti­on (DSM‑5) et la Clas­si­fi­ca­ti­on inter­na­tio­na­le des mala­dies, 11e révi­si­on (CIM-11), sont les sui­vants :

A. Une plain­te prin­ci­pa­le d’in­sa­tis­fac­tion con­cer­nant la qua­li­té ou la quan­ti­té du som­meil, asso­ciée à un (ou plu­sieurs) des sym­ptô­mes sui­vants :

1. Dif­fi­cul­tés d’endormissement ;

2. Dif­fi­cul­tés à main­te­nir le som­meil, avec réveils fré­quents, ou dif­fi­cul­tés à se ren­dorm­ir après ces réveils noc­turnes ;

3. Réveil matinal pré­co­ce avec inca­pa­ci­té à se ren­dorm­ir.

B. Les pro­blè­mes de som­meil ent­raî­nent des incon­forts diur­nes com­me une souf­france cli­ni­quement signi­fi­ca­ti­ve ou des alté­ra­ti­ons dans la vie socia­le, sco­lai­re, pro­fes­si­on­nel­le ou dans d’autres domain­es importants du fonc­tion­ne­ment.

C. Le trou­ble du som­meil se mani­fe­ste plu­sieurs nuits par semaine.

D. Le trou­ble du som­meil per­si­ste depuis au moins 3 mois.

E. Le trou­ble du som­meil sur­vi­ent mal­gré des con­di­ti­ons adé­qua­tes pour dorm­ir.

F. L’insomnie ne peut pas s’expliquer par un aut­re trou­ble du ryth­me veille-sommeil.

G. L’insomnie n’est pas due aux effets phy­sio­lo­gi­ques d’une sub­stance (par exemp­le, dro­gue ou médi­ca­ment).

H. Les trou­bles psy­chi­ques ou soma­ti­ques coexi­stants n’expliquent pas à eux seuls le trou­ble de l’insomnie.

La thé­ra­pie cognitivo-comportementale pour l’insomnie (TCC‑I) est un trai­te­ment com­bi­né qui inclut des modi­fi­ca­ti­ons com­porte­men­ta­les, des exer­ci­ces de rela­xa­ti­on ain­si que la modi­fi­ca­ti­on des pen­sées. Dans ce cad­re, les thé­ra­peu­tes trans­met­tent des con­nais­sances et recom­man­dent cer­tai­nes modi­fi­ca­ti­ons com­porte­men­ta­les.
La rest­ric­tion du temps au lit con­si­ste en une réduc­tion volon­tai­re du temps pas­sé au lit, dans le but de favo­ri­ser une con­so­li­da­ti­on du som­meil tout en dimi­nuant les péri­odes dés­ag­ré­a­bles d’éveil au lit.
La fenêt­re de som­meil est une pla­ge horai­re défi­nie pour dorm­ir, avec une heu­re pré­cise de couch­er et de lever (par exemp­le, de 23h30 à 6h00). Sa durée est adap­tée à la durée de som­meil rap­por­tée. Les horai­res peu­vent être déter­mi­nés à par­tir des pré­fé­ren­ces per­son­nel­les ain­si que d’autres fac­teurs com­me les obli­ga­ti­ons per­son­nel­les.
Un trai­te­ment spé­ci­fi­que avec SLEEP­ex­pert peut être con­sidé­ré com­me non indi­qué si selon l’évaluation cli­ni­que, le trou­ble de l’insomnie est entiè­re­ment attri­buable à une aut­re mala­die aiguë ou à une con­som­ma­ti­on de sub­stances (par exemp­le, dans le cad­re d’une psy­cho­se aiguë ou d’un syn­dro­me de sev­ra­ge) et que l’amélioration est très pro­ba­blem­ent liée à la gué­ri­son de cet­te affec­tion.
Une pru­dence par­ti­cu­liè­re s’impose chez les patient·es att­eints de trou­bles bipo­lai­res ou psy­cho­ti­ques, ain­si que chez ceux souf­frant de mala­dies soma­ti­ques insta­bles, car la pri­va­ti­on de som­meil peut ent­raî­ner des pha­ses de chan­ge­ment d’humeur ou une décom­pen­sa­ti­on. Dans ce cas, la rest­ric­tion du temps pas­sé au lit doit être appli­quée avec pré­cau­ti­on et fai­re l’objet d’un sui­vi rappro­ché. Il est important de souli­gner que le pro­gram­me ne vise pas à rédui­re la durée tota­le du som­meil, mais plutôt à dimi­n­uer les temps pas­sés exces­si­ve­ment longs au lit, afin d’obtenir un som­meil de meil­leu­re qua­li­té et éven­tu­el­le­ment plus long.
En prin­ci­pe, les patient·es peu­vent par­ti­ci­per à SLEEP­ex­pert qu’ils pren­nent ou non des médi­ca­ments. Cepen­dant, une par­ti­ci­pa­ti­on n’est per­ti­nen­te que s’il exi­ste un pro­blè­me de som­meil à ce moment-là. Les patient·es qui dor­ment de maniè­re satis­fais­an­te sous médi­ca­ti­on ne dev­rai­ent pas par­ti­ci­per au pro­gram­me. Dans ce cas, une réduc­tion pré­alable de la médi­ca­ti­on dev­rait être envi­sa­gée. Seu­les les dif­fi­cul­tés de som­meil réel­le­ment pré­sen­tes peu­vent être trai­tées effi­ca­ce­ment par la thé­ra­pie com­porte­men­ta­le. Les patient·es qui dor­ment mal mal­gré la pri­se de médi­ca­ments ne sont pas obli­gés d’arrêter ou de rédui­re leur trai­te­ment pour par­ti­ci­per à SLEEP­ex­pert. Il est cepen­dant recom­man­dé de rééva­luer régu­liè­re­ment la poso­lo­gie et, selon la situa­ti­on cli­ni­que, d’envisager une réduc­tion de la médi­ca­ti­on.
Com­me tou­te thé­ra­pie, SLEEP­ex­pert ne fonc­tion­ne pas de maniè­re éga­le chez tous les patient·es. Si les patient·es rap­portent ne pas obser­ver d’amélioration dans le cad­re du pro­gram­me, il con­vi­ent d’abord de véri­fier si la mise en œuvre de la rest­ric­tion du temps au lit (appli­ca­ti­on de la fenêt­re de som­meil) a duré suf­fi­sam­ment long­temps pour per­mett­re un chan­ge­ment. Il appa­raît sou­vent que le temps au lit réduit n’a pas été respec­té régu­liè­re­ment (par exemp­le, des temps au lit pro­lon­gés le week-end ou des sie­stes diur­nes). En règ­le géné­ra­le, la rest­ric­tion du temps au lit doit être appli­quée pen­dant 4 semain­es. En cas d’absence de répon­se, les cau­ses pos­si­bles doi­vent être éva­luées et un dia­gno­stic com­plé­men­tai­re ini­tié. Cela dev­rait inclu­re une inve­sti­ga­ti­on pour un syn­dro­me d’apnées du som­meil, ain­si qu’un dia­gno­stic pour le syn­dro­me des jam­bes sans repos, les mou­ve­ments péri­odi­ques des jam­bes ou un trou­ble du ryth­me cir­ca­di­en. D’autres dia­gno­stics dif­fé­ren­tiels, soma­ti­ques ou psych­ia­tri­ques doi­vent aus­si être rééva­lués afin, si néces­saire, de mett­re en place un trai­te­ment spé­ci­fi­que. Selon les direc­ti­ves thé­ra­peu­ti­ques, un trai­te­ment médi­ca­men­teux peut être envi­sa­gé en cas d’absence de répon­se.
L’élément prin­ci­pal de cet ouvra­ge est le manu­el de trai­te­ment SLEEP­ex­pert, qui gui­de pas à pas dans la mise en œuvre du pro­gram­me – depuis l’indication jusqu’à la con­duite pra­tique et la gesti­on des situa­tions thé­ra­peu­ti­ques dif­fi­ci­les. Avant ce manu­el, les bases du som­meil, de la régu­la­ti­on du som­meil, du trou­ble de l’insomnie ain­si que de la TCC‑I sont expli­quées. Cet­te intro­duc­tion per­met une meil­leu­re com­pré­hen­si­on du déve­lo­p­pe­ment et des objec­tifs du pro­gram­me, essen­ti­el­le pour la qua­li­té du trai­te­ment.
Pour tou­te que­sti­on, veuil­lez cont­ac­ter contact@sleepexpert.ch

Situa­tions au sein de l’é­qui­pe soignan­te

La pri­se en char­ge sys­té­ma­tique de l’insomnie et la mise en œuvre du pro­gram­me favo­ri­sent les éch­an­ges ent­re les mem­bres de l’équipe et con­tri­buent ain­si au trai­te­ment. En géné­ral, les trou­bles du som­meil sont déjà un sujet récur­rent en ser­vices hos­pi­ta­liers, mobi­li­sant beau­coup de res­sour­ce et d’attention de la part de l’équipe soignan­te. La mise en œuvre du pro­gram­me SLEEP­ex­pert ne con­sti­tue donc, à pre­miè­re vue, pas une char­ge sup­p­lé­men­tai­re. Une fois intro­duit et éta­b­li, il peut au con­trai­re aider à struc­tu­rer les exi­gen­ces et à les gérer plus effi­ca­ce­ment.
La pre­scrip­ti­on fré­quen­te (voi­re exces­si­ve) de médi­ca­ments induc­teurs du som­meil (hyp­no­ti­ques) dans la pra­tique cli­ni­que con­sti­tue un défi majeur pour le suc­cès du trai­te­ment com­porte­men­tal de l’insomnie. La pre­scrip­ti­on ou l’augmentation de dose des hyp­no­ti­ques réduit sou­vent à néant les efforts pré­al­ables de l’équipe et du de la patient·e et ent­rai­ne un gas­pil­la­ge de res­sour­ces. Cela peut non seu­le­ment engend­rer de la fru­stra­ti­on au sein de l’équipe, mais aus­si influen­cer les atten­tes futures vis-à-vis du trai­te­ment, à savoir l’hypothèse qu’un chan­ge­ment de com­porte­ment ne peut pas amé­lio­rer le som­meil. Cela affai­blit le sen­ti­ment d’auto-efficacité des patient·es. Il est donc cru­cial que tou­te l’équipe thé­ra­peu­tique con­naisse et sou­ti­en­ne le pro­gram­me.

Situa­tions thé­ra­peu­ti­ques avec des patient·es

Pour éla­bo­rer la fenêt­re de som­meil, on deman­de aux pati­ents de don­ner des valeurs moy­ennes des heu­res de couch­er et de som­meil. Mal­gré le carac­tère limi­té des infor­ma­ti­ons four­nies, il arri­ve par­fois, bien que rare­ment, que les patient·es ne soi­ent pas en mesu­re d’in­di­quer cor­rec­te­ment leur ryth­me veille-sommeil. Des situa­tions de cri­se aiguë, une con­som­ma­ti­on noci­ve de sub­stances ou des sym­ptô­mes sévè­res liés à la mala­die peu­vent ent­raî­ner un ryth­me de som­meil déca­lé et varia­ble. Si les patient·es vien­nent d’arriver ou ne peu­vent pas du tout déter­mi­ner leurs heu­res de couch­er et de som­meil, une fenêt­re de som­meil peut être esti­mée puis éva­luée. À cet­te fin, un agen­da de som­meil est tenu. Sur la base de ces don­nées et en con­cer­ta­ti­on avec les patient·es, la fenêt­re de som­meil peut être aju­s­tée.
Les patient·es, en par­ti­cu­lier ceux en milieu hos­pi­ta­lier, rap­portent sou­vent pas­ser plus de 12 heu­res au lit. Ce phé­nomè­ne est par­ti­cu­liè­re­ment pro­non­cé dans cer­ta­ins cas, com­me la dépres­si­on ou les trou­bles anxieux. Il est essen­tiel pour l’efficacité de l’intervention que les pati­ents pas­sent du temps hors du lit avant et après la péri­ode de la fenêt­re de som­meil. Vous pou­vez uti­li­ser l’image du sur­feur pré­sen­tée lors de la séan­ce de lance­ment pour illu­strer le méca­nis­me de la pres­si­on du som­meil et dis­cu­ter du com­porte­ment indi­vi­du­el avec les patient·es. Si les patient·es ont des dif­fi­cul­tés à se lever mal­gré une for­te moti­va­ti­on, docu­men­tez cela dans leur dos­sier, discutez-en avec l’équipe soignan­te et avec le·la patient·e lors de la visi­te, afin que tou­te l’équipe puis­se con­tin­uer à le sou­te­nir.
Lorsque les patient·es doi­vent appli­quer une fenêt­re de som­meil adap­tée à leur temps de som­meil, mais qui réduit le temps pas­sé au lit, cela signi­fie qu’ils doi­vent désor­mais occup­er plu­sieurs heu­res sup­p­lé­men­tai­res hors du lit. Un retour fré­quent des patient·es est que le lit/la chambre à couch­er est leur seul refu­ge. Moti­vez tou­te­fois les patient·es à se lever et à pas­ser du temps en dehors du lit. Une orga­ni­sa­ti­on indi­vi­du­el­le de la jour­née peut ici aider. Aidez vos patient·es à trou­ver des acti­vi­tés qui les détour­nent de l’envie de se couch­er. Iden­ti­fiez ensem­ble un lieu de repli en dehors de la chambre à couch­er.
Il n’est pas rare que les patient·es rap­portent des dif­fi­cul­tés à d’en­dor­mis­se­ment et à rester endor­mis. En obser­vant de plus près, des fac­teurs exter­nes peu­vent en être la cau­se. Dans ce cas, des solu­ti­ons simp­les com­me des bouchons d’oreille ou un mas­que de som­meil pour les yeux peu­vent par­fois aider. Cet­te distinc­tion est importan­te, car des dif­fi­cul­tés à s’endormir ou à rester endor­mi qui ne rem­plis­sent pas les critères dia­gno­sti­ques ne s’améliorent pas for­cé­ment avec le pro­gram­me pro­po­sé.